Tajine de poulet à la purée de courge

Tajine de poulet à la purée de courge
Hind
par

Parmi les nombreuses machines à torture de ma salle de fitness, il y en a une que j’affectionne particulièrement :C’est un ‘déambulateur’ qui permet de de simuler une marche au ralenti avec des espèces de manches à chaque bout faisant ainsi travailler les bras, les fesses et les jambes. Dans ma carrière de hamster des salles de gyms , c’est sans doute mon engin préféré :je l’ai donc affublé du doux nom de « Machine Super Jaimie ».

De quoi s’agit-il, se demande le lecteur attentif ! Enfant des années 80 au Maroc, mon enfance télévisuelle a été bercée par d’une part Goldorak (en arabe s’il vous plait ,  Grendeizer de son petit nom car le patronyme japonais avait été conservé dans la traduction libanaise) et « l’homme qui valait 3 milliards « (en français) : nous voguions entre les langues et les personnages, sans frontières, dans un monde de science-fiction fascinant pour les imaginations enfantines. Et entre les deux il y a eu ma première série féministe : Super jaimie !

Spin-off de l’homme qui valait 3 milliards (mais seulement 6 millions en Anglais , ah les joies des traductions),  The Bionic woman en version originale, raconte l’histoire d’une ancienne joueuse de tennis devenue institutrice, Jaimie Sommers, qui suite à un accident se fait greffer un bras, deux  jambes et une oreille bioniques !

Grâce à ses super pouvoirs ,Jaimie pouvait entendre la moindre conversation, écrire plus vite que son ombre et pratiquer des sauts déments sans cause le moindre pli à ses boucles  seventies. L’enfant que j’étais adorait Jaimie au delà du raisonnable : la nuit je me rêvais en héroïne sauvant la veuve et l’orphelin et le jour j’essayais de pratiquer la course façon Jaimie pendant la cour de récréation.

Rendez-vous compte : il s’agissait de recréer le ralenti vu à la télé au son d’une espèce de musique saccadée censée refléter le coté robotique de la chose. Comme ici , à l’instant 50 :25 très exactement. Je crois que j’y passais des heures  pour finir en nage et prête à scruter l’épisode suivant pour savoir à quel quidam machiavélique Jaimie allait régler son compte. La femme bionique sauvait le monde tous les jours à 18h ,tandis que j’essayais vainement  de courir et de sauter au ralenti tous les jours à 10h : un cercle perpétuel qui dura pendant toutes les saisons de la série, jusqu’à ce que… je me prenne pour un poisson comme l’homme de l’atlantide. Mais ceci est une autre histoire…

Et donc sur ma malheureuse  machine à steps, ce mouvement au ralenti qui finit en transe toute gymnastique me fait penser fatalement à Super Jaimie.  Et c’est sur ce step que défilent mes idées de repas : même sans les pouvoirs de la femme bionique, mon cerveau scanne à distance le contenu du frigo et des placards et les combinaisons d’ingrédients commencent à se multiplier au fur et à mesure que j’ajuste mon souffle à l’exercice. Et vlan ! Ce jour-là la combinatoire a donné : poulet et courge butternut. Et dans un éclair de lucidité peu  « bionique » mais toujours biologique je me résolus à préparer un autre classique des tajines sucrés salés marocains : le tajine à la purée de courge ou le tajine M’derbel.  J’utilise de la butternut car non seulement elle est facile à peler, mais sa chair onctueuse et en effet presque beurrée convient parfaitement à ce ragout parfumé, idéal pour la saison. Comme d’habitude ça se mange avec un bon pain pour pouvoir saucer aisément.

A vos cocottes ou tajines, non sans un petit coup d’œil au générique vintage de Super Jaimie. !

Pour deux personnes :

Pour le tajine :

  • 2 cuisses de poulet fermier
  • 2 oignons moyens râpés
  • 2 gousses d’ail râpées
  • 1 cc de gingembre frais haché
  • 1 cc de curcuma frais haché (sinon utilisez ½ cc de curcuma en poudre)
  • 6-7 filaments de safran
  • 1 bâton de cannelle
  • 10g de beurre
  • Sel, poivre, huile d’olive

Purée de butternut:

  • 600g de courge butternut pelée et coupée en dés
  • 20g de beurre
  • 1 c à s d’huile d’olive
  • 2 c à s de miel
  • 1 cc de cannelle moulue
  • Sel ,poivre.

Finition :

  • 2 c à s de sésame blond
  • 2 c à s de graines de potiron

Préchauffez le four à 200°C

Dans une marmbutternutite, une cocotte ou un tajine chauffé à feu moyen, faite fondre les 10 g de beurre avec une lichette d’huile d’olive. Salez les cuisses de poulet et faites les dorer 5 minutes de chaque côté. Sortez la viande et réservez.

Jetez les oignons, l’ail, le gingembre et le curcuma dans la cocotte ainsi que le bâton de cannelle : remuez comme un malpropre et laissez fondre tout ça à feu doux pendant une dizaine de minutes (sans cesser de remuer)

Remettez le poulet dans la cocotte, mouillez à hauteur avec de l’eau puis ajoutez le safran. Donnez un petit coup d’ébullition puis baissez le feu et laisser cuire à feu moyen et à couvert pendant 30 minutes

Découvrez la cocotte et placez-la au four pendant 15 minutes.

Une fois le poulet cuit, vous pouvez réduire la sauce si vous le désirez : enlevez le poulet de la cocotte, et faites réduire à feu moyen sur la taque de cuisson pendant un quart d’heure avant de remettre la viande dans son cocon au chaud. Vous pouvez également lier la sauce avec un peu de fécule de mais  ce n’est pas indispensable avec la présence des oignons râpés qui fabriquent la sauce tous seuls comme des grands.

tajinemderbel3Pendant ce temps place à la courge : Faites cuire les dés de butternut à la vapeur pendant une petite demi-heure (ou un peu plus selon la taille de vos dés). Passez la courge au presse purée une fois cuite puis au tamis (ou à la passoire fine) histoire d’avoir une purée bien lisse.

Chauffez ensuite le beurre et l’huile d’olive dans une poêle à fond épais et ajoutez la butternut. Salez (environ ½ cc ), poivrez généreusement, saupoudrez de cannelle moulue  et versez le miel. Mélangez le tout de manière homogène et laissez confire à feu doux pendant un quart d’heure.

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Commentaires

  1. […] D’abord sous la forme d’un vermillon  capsicum annuum commun c’est-à-dire un modeste poivron rouge qui partage avec le piment la même espèce d’origine. Quelques 5000 ans avant notre ère, quelque part au Mexique près de la vallée de Tehucan, un quidam décida de commencer à cultiver le dit piment présent encore de nos jours à l’état sauvage. Mystère de l’agriculture et des civilisations précolombiennes dont on ne connaitra ans doute jamais l’ampleur culturelle : toujours est-il que le piment constituait le quatrième pilier d’une alimentation basée sur le haricot, le maïs et la courge (alias les trois sœurs) comme nous en avions palabré dans la recette ci-contre. […]

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