Boulettes de saumon aux crevettes façon nippone, tartare de tonda et de concombre
par Hind
Nom : Onizuka
Prénom : Eikishi
Age : 22 ans
Sexe : Mâle
Compétences : zero (ah si :mater les filles, karateka 2ème dan)
Mot préféré : Great
Objectif : devenir le meilleur enseignant du japon (et surtout se trouver une copine)
Vous vous sentez le moral un brin flanchant, le cœur un peu vague, l’âme vacillante, bref vous oscillez dangereusement vers un vague à l’âme saisonnier malgré les ravages de l’été ? Alors moi je dis, stop, halte, cessez toute activité dite utile et plongez-vous fissa dans le manga ‘Great Teacher Onizuka’ , GTO pour les intimes, le génial shonen (manga pour garçons adolescents)du talentueux Tōru Fujisawa.
Mais foin de sectarisme ! Car même si ce manga est censé séduire un public adolescent il s’adresse en réalité à tout lecteur un tantinet curieux tant les thèmes évoqués sont universels.
Mais de quoi ça cause me direz-vous ?
On y suit donc l’histoire de Eikishi Onizuka , un ex voyou et ex chef de gang de bikers aux cheveux décolorés , à la morgue indomptable et aux compétences plus que discutables qui décide de se ranger à 22 ans pour devenir professeur de lycée. Non pour de louables motifs de transmission du savoir mais pour se trouver une copine. Toujours puceau à 22 ans, Eikishi a beau avoir pour principal hobby de scanner les culottes des jolies filles dans les escalators de centres commerciaux, si possible en heure de pointe(oui ce manga n’est pas du tout politically correct), il n’arrive toujours pas à entamer une relation sérieuse, en éternel adolescent qu’il est.
De manière totalement surréaliste, notre sieur Onizuka va réussir à trouver un poste de professeur d’éducation civique dans une classe de quatrième. Une classe un peu spéciale où les élèves doués mais totalement incontrôlables n’ont de cesse de rendre fous les professeurs successifs. Les aventures de GTO peuvent alors commencer !
Pourquoi faut-il lire GTO ?
D’abord pour notre héros principal pardi ! Pervers, violent, incontrôlable , lâche parfois bête, parfois méchant , Onizuka (en japonais on commence par le nom avant le prénom) peut aussi se révéler beau, intelligent, émouvant courageux , lucide dès qu’il est confronté aux difficultés de ses élèves. L’ancienne racaille se révèle avoir de vraies valeurs d’entraide et de solidarité doublées d’un anticonformisme salutaire dans un pays où la pression du groupe est importante. Le tout sans tomber dans la mièvrerie ni le gnan gnan. Onizuka est la figure de l’anti-héros par excellence
Ensuite parce que la série aborde des thèmes tabous sans concession : suicide, harcèlement scolaire, prostitution, difficultés d’intégration dans le groupe tout en y apportant des solutions plus qu’originales grâce à notre ex-délinquant aux méthodes peu orthodoxes. GTO met l’accent sur l’absurdité des convenances dans un monde où le sens moral est défaillant et où l’empathie est rarement encouragée. Un constat hélas non spécifique au japon.
Parce que c’est extrêmement drôle ! Quel que soit le thème abordé, le manga m’a toujours fait rire aux larmes tant le héros mais aussi les personnages secondaires sont hauts en couleurs (le directeur de l’école, les élèves et bien sur Onizuka himself, hilarant et grave à la fois). Avec en plus la présence de running gags désopilants( la voiture du directeur est par exemple régulièrement prise pour cible par Onizuka, à l’insu de son plein gré). Le manga réussit l’exploit de mêler le grave et le comique sans tomber dans les clichés.
Et enfin il y a le trait magique du mangaka Tōru Fujisawa, capable de retranscrire toutes les émotions avec un coup de crayon remarquable et de jouer l’équilibriste entre scènes hilarantes aux visages déformés et puis soudain des cases avec des paysages soignés et extrêmement détaillés, presque oniriques.
Je revenais d’une virée chez mon libraire spécialisé en BD où j’avais mis la main sur les derniers tomes de GTO. Et dévorer les dernières aventures de Onizuka m’a donné faim, et faim de saveurs nipponnes.
Ni une ni deux, j’ai refait une recette de boulettes de saumon aux crevettes, devenue un classique par chez moi et adaptées du très joli « Harumi Kurihara dans votre cuisine », un livre de cuisine domestique japonaise tout à fait réjouissant. J’ai préféré utilisé des oignons nouveaux dans les boulettes (au lieu d’un oignon blanc chez Harumi) et j’ai surmonté mes boulettes de gingembre à sushi au lieu de gingembre frais (histoire de terminer un reste de gingembre mariné qui s’ennuyait)
J’ai accompagné le tout d’un tartare de concombre et de betteraves Tonda de Chioggia(dont c’est lé début de saison) pour apporter de la fraîcheur et de la texture aux boulettes. La tonda di Chioggia: le nom claque au vent comme une promesse tenue de splendeur végétale!Cette troublante betterave aux zébrures roses a au gout moins terreux que sa cousine rouge et se consomme crue (pour préserver son ramage) :nous avons souvent eu l’occasion de la pratiquer sur ces pages pour les lecteurs assidus.
Avec la tonda la surprise est toujours au rendez-vous : quand on coupe en deux ,les mains tremblantes d’appréhension les jolies racines pulpeuses ,on découvre parfois des zébrures timides presque évanescentes, parfois des rayures fushia et blanches quasi psychédéliques et parfois un blanc immaculé inattendu.
Joie du végétal dans tous ses états, le bonheur du légumiste, le plaisir des choses simples.
Accompagnez le tout de riz blanc japonais ou encore d’udon ou de nouilles soba ou de céréales genre petit épeautre ou orge.
Pour quatre personnes :
Boulettes
- 350g de filets de saumon, nettoyé( sans peau et sans arrêtes)
- 150g de crevettes crues (si congelées prenez le temps de les décongeler à l’avance)
- 1 c à s de saké
- Sel, poivre
- 3 tiges d’oignons nouveaux finement émincées.
- Un peu de gingembre à sushi pour servir (oui le mien est blanc sur la photo)
- 2 à 3 c à s d’huile neutre végétale pour la cuisson (soja ou tournesol par exemple)
Tartare tonda et concombre
- 2 à 3 betteraves tonda di Chioggia
- ½ concombre
- vinaigrette:
- 2 c à s de vinaigre de cidre
- 1 cc de miel
- 4 c à s d’huile de sésame première pression à froid
- Sel,poivre
Sauce soja ponzu :
- 100 ml de mirin
- 100ml de sauce soja ou de tamari
- 60ml de jus de citron
- Un carré de 5*5 cm d’algue kombu
Atelier boulettes : hachez grossièrement le saumon et les crevettes soit avec un bon couteau soit au robot à petites pulsion. Attention le but n’est pas d’obtenir une purée mais bien du hâché. Mélangez le tout avec le saké et les oignons ciboules. Poivrez et réservez au frais une trentaine de minutes. Au moment de former les boulettes, salez légèrement (la sauce ponzu le sera suffisamment) ,humidifiez les paumes de vos mains avec un peu d’eau froide et façonnez des boulettes d’environ 4 cm de diamètre. Faites cuire 4 à 5 mn de chaque côté dans une poêle chaude à feu moyen (avec 2 à 3 c à s d’huile végétale)
Ponzu soit-il : portez le mirin à ébullition dans une petite casserole puis laissez cuire à feu doux pendant 3 minutes pour que l’alcool s’évapore. Hors du feu ajoutez la sauce soja, le jus de citron et l’algue kombu. Laissez le tout refroidir et retirez l’algue kombu au moment de servir.
Tartare toi-même : émincez finement à la mandoline (sinon un bon couteau) les betteraves et le concombre. Mélangez tous les ingrédients de la vinaigrette et arrosez légèrement le tartare au moment de servir.
Servez les boulettes surmontées de gingembre à sushi (et d’un peu d’oignons nouveau pour encore un peu plus de fraicheur si le cœur vous en dit) et arrosez légèrement avec un peu de sauce ponzu. Servez le tout avec du riz blanc ou des nouilles, le tartare de légumes et le reste de sauce ponzu où chacun pourra tremper ses boulettes selon goût.
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