Papillote indolente de dorade aux poireaux et aux carottes, vinaigrette aux deux citrons
par Hind
Il s’agirait donc d’un « pitre blafard qui, la tête en bas, dresse en l’air ses jambes pantalonnées de vert » et « sa tignasse blanche qui se hérisse en toupet grotesque sur son crâne déprimé de crétin microcéphale emmanché d’un cou rigide et démesurément long ».
Mais de qui cause-ton avec cette insolence joviale que l’on devine ancienne à l’heure du langage SMS ? Du poireau pardi !
Ainsi parlait, non pas Zarathoustra mais Henri Leclerc qui en 1927, publie son truculent « Légumes de France » et se fend d’une définition ,disons-le tout de go, drolatique et d’une injustice assumée de notre humble poireau des chaumières.
Dans le même ouvrage cependant, Mr Leclerc nous apprend que notre familière liliacée ou plutôt son ancêtre était très appréciée de l’égypte des pharaons où l’on retrouva des tiges et des bottes de poireau dans les tombeaux des momies et « lorsque le roi Chéops voulut honorer un magicien dont il avait à se louer,il lui accorda un traitement consistant en mille poires, cent cruches de bières,un bœuf et cent bottes de poireaux ». C’est vous dire à quel point les égyptiens , entre deux chantiers de pyramides, s’empiffraient de poireau à tout va !
Rétablissons sans plus tergiverser l’honneur vacillant de l’humble poireau, vert et blanc compris dans un élan poissonnier certain. Car oui j’avais réussi à dégoter le seul poisson non débité avec tout plein d’yeux, d’arrêtes et d’écailles, de petites dorades bien esseulées qui bientôt se blottirent au chaud en compagnie de poireaux, de carottes et de citrons pour un repas des dimanches indolents.
J’ai accompagné le tout de pommes de terres vapeur que j’ai arrosées légèrement avec le reste de vinaigrette.
Si vous n’avez pas de lime sous la main vous pouvez bien entendu remplacer par du citron.
Si vous n’avez pas de daurade, essayez un autre poisson entier.
Si vous n’avez pas de poireau je ne peux plus rien pour vous.
A vos papiers ! En vous prenant un peu pour Chéops, l’espace d’une pyramide sulfurisée.
Pour deux personnes :
- 2 petites dorades (350g environ chacune ici) écaillées, nettoyées et vidées
- 2 poireaux
- 4 carottes (oranges et jaunes ici)
- 1 citron
- 1 lime
Vinaigrette
- Le zeste et le jus d’un citron
- Le zeste et le jus d’une lime
- 6 c à s d’huile d’olive
- 1 cc de paprika
- ½ cc de piment frais épépiné et haché ou ¼ cc de piment séché( facultatif)
- 2 gousses d’ail
- 3 petits anchois en conserves
- 1 cc de câpres
- 1 tige de céleri vert avec feuilles si possible
- 3 c à s de ciboulette hachée
- Sel au gout
Préchauffez le four à 200°C.
Sus à la vinaigrette : hachez fissa le céleri vert, tiges et feuilles comprises avec l’ail le piment, les anchois et les câpres.. Mélangez tout ce petit monde avec l’huile d’olive, les zestes et jus d’agrumes, le paprika et la ciboulette. Salez au gout. Réservez.
Papillonnons et papillotons ! Pelez les carottes et débarrassez les poireaux de leur tignasse comme dirait notre ami Henri . Détaillez tout cela en julienne fine. Blanchissez les légumes séparement dans de l’eau bouillante salée pendant 1 minute. Coupez le citron et la lime en rondelles fines.
Munissez-vous des dorades et pratiquez trois entailles sur une des faces. Enduisez les bestioles consciencieusement de 2 c à s de vinaigrette à l’intérieur comme à l’extérieur. Disposez dans deux plats allant au four deux grandes feuilles de papier sulfurisés. Déposez délicatement le poisson au centre et insérez des rondelles de limes et de citron dans les entailles et à l’intérieur des poissons. Laissez le poisson mariner tranquillement pendant un petit quart d’heure.
Entourez les dorades de poireaux et de carottes et arrosez-les de 1 à 2 cuillères à café de vinaigrette. S’il vous reste des rondelles de citrons, parsemez-en les légumes, artistiquement (ou pas en l’occurence, c’et Dimanche faut pas pousser).
Fermez les papillotes hermétiquement (soit en roulant le papier sulfurisé soit en le sécurisant avec une ficelle ou du papier aluminium) et enfournez pour 20 à 25 minutes.(suivant le four et le poids des poissons, vérifiez en testant la cuisson d’une des papillotes en soulevant subreptiscement le papier sulfurisé)
Laissez reposer hors du four 10 minutes avant d’ouvrir vos paquets cadeaux poissoneux et parfumés.
Servez avec le reste de vinaigrette et des pommes de terre vapeur ou encore un peu de riz, ou de quinoa, petit épeautre , millet etc …
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